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Qu'est-ce que le numineux ?

Le numineux est cette force qui nous attire d’une façon précise vers « quelque chose qui est au-delà du monde. »

Le numineux serait la source inaltérable où l'inconscient puise ses images.

Carl Jung, dans le cadre de sa  psychologie analytique, rattache le numineux aux archétypes, formes symboliques innées et constitutives de l'inconscient collectif. Le numineux serait la source inaltérable où l'inconscient puise ses images. La force qui nous attire d’une façon précise vers « quelque chose qui est au-delà du monde. »

Le numineux est cette force qui nous attire d’une façon précise vers « quelque chose qui est au-delà du monde. »

Jung s'intéresse à l'interaction de l'inconscient et du conscient chez les individus souffrant d'un trouble psychique, qui pourrait être résolu en accédant au numineux : « Ce qui m'intéresse avant tout dans mon travail n'est pas de traiter les névroses mais de me rapprocher du numineux... l'accès au numineux est la seule véritable thérapie. »

Pour terminer, laissons le philosophe André Comte-Sponville nous décrire sa rencontre avec le numineux :

« En résumé, disons que j’ai senti et expérimenté (rarement, mais assez fort pour que ce soit inoubliable), des moments de mystère, d’évidence, de plénitude, de simplicité, d’unité, de silence, d’éternité, de sérénité, d’acceptation, d’indépendance... Du moins c’est ainsi que je les distingue et que je les nomme, puisqu’il le faut bien,

rétrospectivement. Mais alors, ce n’était pas des mots, j’insiste : c’était une expérience, et elle était indivisible (la plénitude, la simplicité, le silence, l’éternité, etc. : tout cela ne faisait qu’un), c’était une sensation, ou plusieurs (mais inséparables), c’était une conscience, mais sans mots et sans sujet, c’était le réel même que je vivais, dont je faisais partie ; c’était ma vie enfin rendue à elle-même et à tout. Je n’ai jamais rien vécu de meilleur, ni de plus simple, ni de plus fort, ni de plus bouleversant. Cela était comme une joie qui n’aurait jamais eu de début, comme une paix qui n’aurait pas de fin.»

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Extrait de :

« Le numineux est une conscience sans mots et sans sujet.

La vie enfin rendue à elle-même et à tout. »

– Comte-Sponville

 

Le concept du « numineux » apparaît pour la première fois chez Rudolf Otto, dans son livre Le Sacré, publié en 1917. Selon l’éminent théologien et philosophe, le numineux est ce qui, venant « d’ailleurs », saisit l’individu et lui donne le sentiment d’être en présence d’un « tout Autre ». C’est un sentiment de présence absolue, une présence souvent décrite comme divine.

 

L’auteur crée ce nouveau concept depuis le latin « numen », la puissance agissante du Divin. Il propose le terme de « numineux » pour désigner la sphère au-delà de l’éthique et du rationnel, et qui se présente sous le double aspect du mystère effrayant et fascinant. Le mana et le sacré, la religion et la magie découleraient de ce principe initial.

 

Otto compare l’éveil du numineux à l’éveil du Dieu intérieur, celui qui prend les commandes et substitue sa volonté à la nôtre. Baigné dans sa lumière, on peut ressentir toute la pureté et la force de notre Être essentiel. Son énergie infinie et sa sagesse éternelle nous permettent de nous assumer en tant qu’êtres cosmiques, humbles dépositaires du pouvoir sacré de faire le bien.

 

Pour l’anthropologue et psychologue chilien Rolando Toro Araneda « le numineux est en relation à la grâce, au créatif, à l’éternel... le numineux génère l’amour, la poésie, la perception du merveilleux et le courage de vivre. Son énergie est inhérente à l’homme dès sa genèse, dès sa gestation. »

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